Dans quels cas choisir l’auto-consommation d’énergie ?

L’autoconsommation énergétique, c'est-à-dire le fait de consommer l’électricité que l’on produit, souvent à partir d’un dispositif de production d’énergie renouvelable séduit de plus en plus de français. Dans la très grande majorité des cas, il s’agit de panneaux solaires, mais cela peut être aussi sous forme d’éolienne, de méthaniseur ou encore de mini barrage hydraulique. 

Ainsi, on dénombrait en juin 2019 plus de 52 000 foyers en France qui auto-consommaient leur énergie, soit 30 000 de plus qu’en 2018. L’idée de consommer sa propre électricité séduit de plus en plus de français : selon les estimations de RTE (le Gestionnaire du Réseau de Transport d’Électricité), 63% des français se disent intéressés par ce type de dispositif, et la France pourrait compter jusqu’à 4 millions de foyers en auto-consommation (individuelle ou collective) d’ici 2035.

Cependant, si le concept est très séduisant sur le papier, beaucoup de personnes se demandent encore si l’auto-consommation est vraiment faite pour elles. Nous avons donc identifié pour vous les 6 situations dans lesquelles l’autoconsommation d’énergie solaire est particulièrement pertinente ! 

1. Si vous êtes propriétaire

Si vous êtes propriétaire de votre logement, la pose de panneaux solaires peut tout à fait s’envisager, quelle que soit la durée pendant laquelle vous projetez d’y rester. En effet, la présence de panneaux solaires pourra constituer un argument supplémentaire lors de la revente de votre bien, et un moyen de se démarquer de la concurrence. Cela constituera également une source de plus value lors de la revente, car il vous sera facile d’estimer la production des prochaines années et donc les économies réalisées par le futur propriétaire sur sa facture d’énergie.

En revanche, si vous n’êtes pas propriétaire de votre logement, la pose de panneaux solaires sont des travaux que vous ne pouvez entreprendre sans l’accord de votre propriétaire. De plus, ils ne seront pas forcément rentables, car il vous faudra demeurer plusieurs années dans le logement avant d’avoir un retour sur investissement ! Si l’idée de consommer votre propre énergie vous séduit alors que vous êtes locataire, vous pouvez néanmoins demander à votre propriétaire s’il envisage de réaliser ce type de travaux, qui peut donner lieu à des aides et des abattements fiscaux.

2. Si vous habitez dans une maison individuelle

Vivre dans une maison individuelle est la configuration parfaite pour faire de l’auto-consommation individuelle. Les démarches pour faire poser des panneaux solaires sont relativement simples (certaines communes tournées vers les énergies renouvelables encouragent même fortement leurs habitants à franchir le cap). Le plus souvent, une simple déclaration préalable de travaux auprès de la mairie suffira pour installer des panneaux. Si vous êtes situé dans le périmètre voisin d’un bâtiment classé, votre demande devra également être transmise à un Architecte des Bâtiments de France. 

Bien entendu, il est également possible de faire de l’autoconsommation collective si vous habitez dans un immeuble, mais dans ce cas les travaux devront être validés auprès du syndic de copropriété. La majorité des installations d’auto-consommation collectives sont ainsi installées sur des immeubles récents ou en cours de construction, avec la volonté de les rendre les plus “verts” possibles. Il est malheureusement pour le moment plus difficile de les installer sur des immeubles anciens, même si quelques expérimentations ont été menées dans ce sens.

 

3. Si vous avez au moins un pan de toiture bien orienté

Pour faire de l’auto-consommation solaire, on a souvent en tête que seules les toitures orientées plein sud produiront un maximum d’énergie. En réalité ce n’est pas si simple : selon votre région, les toitures orientées Sud-Est ou Sud-Ouest, voire Est ou Ouest seront également tout à fait adaptées. En effet, pour atteindre leur maximum de production, les panneaux solaires ont besoin certes de rayons solaires, mais aussi de ne pas trop chauffer. Ainsi, le pic de production solaire se situe en France entre les mois de mai et juillet plutôt qu’au mois d’août.

De même, la pente de toiture est aussi importante pour maximiser la production d’énergie solaire. La pente idéale est environ de 30° (cela peut varier de quelques degrés selon la latitude exacte à laquelle vous vous trouvez). Le tableau ci-dessous vous indique la production maximale théorique que vous pourrez atteindre selon l’inclinaison et la l’orientation de votre toiture. Les valeurs surlignées en jaunes correspondent aux combinaisons que nous vous déconseillons.

Par ailleurs, il faut également porter attention aux ombrages qui pourraient venir masquer votre toiture (arbre, maison du voisin, immeuble proche etc). En effet, si certains panneaux solaires se trouvent à l’ombre, cela va avoir un impact sur la production de l’ensemble de la toiture. Il existe des solutions techniques pour limiter ce phénomène (notamment les mini-onduleurs), mais le mieux reste de bien valider en amont de l’installation des panneaux qu’ils ne seront pas masqués.

4. Si vous avez un  ballon d’eau chaude électrique

Dans la même logique qu’un véhicule électrique, vous pouvez faire en sorte que votre ballon d’eau chaude consomme en priorité l’énergie produite sur votre toit. En effet, la plupart d’entre nous prend des douches tôt le matin ou dans la soirée, et le ballon pourra ainsi chauffeur dans la journée lorsque la production solaire est à son maximum pour vous assurer une douche bien chaude le soir ou le lendemain matin.

Vous pouvez ainsi envisager d’utiliser l’énergie solaire pour alimenter votre ballon d’eau chaude, voire d’installer un dispositif de solaire thermique (qui permet de chauffer l’eau grâce à la toiture). Bien entendu, cela ne fonctionne que si vous prenez des douches (de toute façon les bains ne sont pas vraiment écologiques !).



5. Si vous avez un véhicule électrique

Le duo panneaux solaires et véhicule électrique est un très bon calcul !  En effet, votre véhicule électrique va nécessiter régulièrement un apport d’énergie pour se recharger, mais vous pouvez faire en sorte qu’il le fasse au meilleur moment ! Il sera par exemple possible de déclencher la recharge au moment où les panneaux produisent à leur pleine puissance, ou au contraire en utilisant l’énergie que vous auriez pu stocker sur une batterie dédiée. Avoir recours à l’énergie solaire lorsque l’on a une voiture électrique permet d’aller jusqu’au bout de la démarche éco-responsable !

 

6. Si vous passez beaucoup de temps chez vous

Certains rythmes de vie se prêtent mieux que d’autres à l’autoconsommation : en effet, si vous passez beaucoup de temps chez vous dans la journée (par exemple si vous êtes à la retraite, ou en télétravail une grande partie du temps, ou encore si vous gardez des enfants en bas âge à la maison), l’autoconsommation est tout à fait indiquée ! Vous allez ainsi pouvoir auto-consommer un maximum de votre production au cours de la journée, notamment en utilisant vos appareils électriques les plus énergivores (four, plaques électriques, sèche linge, radiateurs).

Quelque que soit la (ou les situations) dans laquelle vous vous reconnaîtrez, vous devez garder en tête qu’il vous faudra toujours prévoir une solution de secours lorsqu’on auto-consomme sa propre énergie. En effet, vous devez envisager le cas où vos panneaux solaires ne produisent pas pendant plusieurs jours (en plein hiver s’ils sont couverts de neige, ou si il pleut pendant plusieurs jours d’affilée). Pour ne pas risquer de vous retrouver à court de courant, nous vous conseillons d’être relié également au réseau d’électricité public :  ainsi votre production d’énergie sera tout le temps utilisée en priorité, mais si vos panneaux solaires ne produisent pas assez à l’instant où vous en avez besoin, le réseau classique prendra automatiquement le relais pour vous éviter la panne de courant. Si vous habitez dans une zone isolée, où le réseau n’est pas accessible, le groupe électrogène sera alors votre solution de secours, avec les inconvénients que cela représente en termes de pollution et de bruit, mais aussi des contraintes d’approvisionnement et de stockage du carburant.

 

Autre avantage : si vous produisez ponctuellement trop d’énergie par rapport à votre consommation, vous pourrez injecter votre surplus dans le réseau électrique afin d’en faire profiter la communauté (et vous pourrez même être rémunéré pour cela à hauteur de 10 centimes par kilowatt heure). Alors qu’attendez-vous pour vous lancer ?

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