Habitat minimaliste : faire le choix de la sobriété

C’est un phénomène que l’on observe depuis quelques années sur le marché de l’habitat en France : un intérêt croissant pour l’habitat minimaliste. S'il existe des solutions radicales comme les tiny houses, le chemin vers la sobriété est en réalité plus nuancé.

S’il n’existe pas de définition officielle, on pourrait définir un habitat minimaliste comme un habitat plus petit et plus simple que les logements traditionnels, moins gourmand en termes de ressource. L’exemple le plus marquant est peut être celui des “tiny houses”, ces mini-maisons mobiles à l’aménagement ultra optimisé, qui arrivent à combiner cuisine, pièce de vie, salle de bain, WC et chambres dans 20 à 30 mètres carrés. Quasi-inconnu il y a 5 ans seulement, le concept des tiny houses connaissent un succès grandissant en France, comme le montre l’évolution du nombre de recherches sur Google Trend : 


Un choix aux multiples bénéfices

En termes de budget tout d’abord : même si le prix au mètre carré peut être plus élevé, c’est un projet qui coûtera au global moins cher qu’une maison classique. Pour une tiny house par exemple, les prix s’échelonnent de 20 000€ en autoconstruction à 80 000€ pour des modèles clés en main. Tout dépend bien entendu de l’aménagement de la tiny house et du type de matériaux utilisés. Par la suite, grâce à son volume plus faible, un habitat minimaliste coûte moins cher à chauffer et à entretenir, d’autant plus si les matériaux, notamment les isolants et les menuiseries, sont choisis avec soin pour assurer des performances énergétiques optimales.

Les personnes qui s’engagent dans cette démarche minimaliste ont souvent à cœur d’avoir un mode de vie ayant le plus faible impact possible sur l’environnement : construire une maison plus petite permet d’utiliser moins de ressources et de matériaux lors de la construction en elle-même, mais aussi tout au long de la durée de vie de la maison (moins de chauffage, moins d’électricité, moins d’eau etc).  Enfin, grâce à leur côté mobile et à leur faible emprise au sol, les tiny houses limitent l’occupation des terres et la bétonisation des sols. 

Si beaucoup s’imaginent pouvoir passer un week-end prolongé ou des vacances dans une “tiny house”, peu de monde se sent capable en réalité de l’adopter comme logement de manière définitive. Il existe heureusement d’autres façons de s’engager vers une démarche minimaliste, sans complètement bousculer son mode de vie ! 


Consommer moins, consommer mieux

Si vous ne souhaitez pas vivre dans une tiny house, mais que vous souhaitez vous engager tout de même dans une démarche minimaliste, ayez un seul mot d’ordre : sobriété !  La sobriété d’un logement peut se travailler à plusieurs niveaux, selon vos possibilités, vos moyens, et votre mode de vie. 

La sobriété peut s’exprimer tout d’abord au niveau des consommations d’énergie : soigner l’isolation de sa maison, avoir du double vitrage, éviter les ponts thermiques, etc. Mais aussi avec le type d’énergie utilisée : privilégier les énergies renouvelables et locales (solaire, éolien, biomasse etc)  afin de diminuer votre empreinte carbone. Il faut être prêt également à faire changer un peu ses habitudes : éviter par exemple de chauffer à 22°C même en plein hiver, réduire le chauffage et enfiler un pull, ou encore prendre une douche à la place d’un bain ! 

D’autre part, la sobriété se joue aussi au niveau de l’équipement de son logement : ne pas acheter trop d’objets ou de meubles, afin de ne pas surcharger son intérieur, et opter si possible pour du “made in France” et des objets de qualité qui dureront dans le temps. Les meubles font partie des biens qui émettent beaucoup de carbone “invisible”, car ils sont souvent fabriqués dans des conditions peu vertueuses (bois d’origine non contrôlée, fabrication à l’autre bout du monde, transport en bateau puis en camion etc).
Ce sont malheureusement des biens de consommation où les alternatives écologiques sont encore peu répandues, même si quelques marques commencent à se positionner sur le sujet, comme la marque savoyarde Tiptoe par exemple.

Il en est de même pour l’électroménager, pour lequel il est important de privilégier la réparation plutôt que le remplacement en cas de panne, et de bien réfléchir à ses besoins avant de faire un achat. Pour des appareils qui ne serviront qu’une fois ou deux fois par an, la bonne option peut consister à les louer, ou à les emprunter à des voisins par exemple. Pensez aussi aux objets de seconde main : on trouve parfois des merveilles et des équipements tout à fait fonctionnels en recyclerie ou chez Emmaüs ! Enfin, apprendre à faire régulièrement du tri, donner ou vendre les objets dont on ne se sert plus ou dont on s’est lassé peut permettre de “libérer” d’une certaine façon son esprit et son intérieur. Pour ceux qui auraient besoin de conseils sur ce point précis, la célèbre bloggeuse Marie Kondo a publié un ouvrage et de multiples vidéos sur sa méthode de désencombrement.

 

Optimiser les espaces dans son logement

Vivre dans un habitat minimaliste, c’est aussi organiser son espace de manière optimisée. On a tendance à souvent associer une pièce à un usage, mais combiner les usages au sein d’une même pièce (selon les moments de la journée), ou faire évoluer l’usage d’une pièce dans le temps est un bon réflexe.

Par exemple, un bureau peut aussi être ponctuellement une chambre d’amis, et devenir plus tard une chambre d’enfant. Un studio peut venir s’ajouter par la suite dans le jardin pour un ado, ou pour devenir une chambre d’amis en fonction de l’évolution de la famille. 

Il est aussi important de penser en termes de volume : lorsqu’on fait le bilan énergétique et environnemental d’une maison (et ce sera particulièrement le cas avec la RE 2020), on calcule les consommations énergétiques moyennes par mètre carré (et les émissions de gaz à effet de serre qui vont avec). Quand on regarde les maisons des années 60/70/80, à l’époque où l’énergie était peu chère et les considérations environnementales inexistantes, on a  souvent de très grandes pièces et des espaces perdus. A l’époque, avoir une grande maison était aussi un marqueur de réussite sociale et la notion d’artificialisation des sols n’étaient pas au coeur des préoccupations. Cela va à contre-courant de la tendance minimaliste : plus la maison sera grande et comportera des mètres cubes à chauffer, plus cela pèsera dans la facture énergétique et environnementale. 

Enfin, réduire la surface de sa maison requiert de faire des choix et des arbitrages : impossible d’avoir 6 pièces de 20 mètres carrés dans une maison de 100 mètres carrés ! Il faut se demander ce qui est le plus important pour vous : de grandes chambres ? Ou au contraire une grande pièce de vie ? Des espaces cloisonnés ou un minimum de murs ? Par exemple notre petite maison en bois Hélios, qui est le modèle offrant la plus petite superficie, peut très bien être imaginée dans un esprit loft, ou dans un style plus traditionnel de chalet, ou encore avec une mezzanine pour gagner un espace de vie ou de rangement supplémentaire sans augmenter la surface au sol !

Autant de considérations qui vous permettront petit à petit de vous orienter vers un mode de vie plus sobre, et plus durable !

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