Qualité de l’air intérieur : comment avoir une maison saine ?

La qualité de l’air intérieur est trop souvent négligée, car on a naturellement tendance à penser que l’air est plus pollué dehors, en particulier dans les grandes villes. Néanmoins, les sources de pollution intérieure sont nombreuses et tout aussi nocives que les polluants extérieurs. Petit tour d’horizon des bonnes pratiques pour passer un hiver au chaud et dans une maison saine !

Nous passons en moyenne 14 heures par jour chez nous, donc c’est un facteur à ne pas négliger. En particulier en automne et en hiver, quand les jours raccourcissent et que les températures baissent, nous avons tendance à moins ouvrir les fenêtres et à rester sur notre canapé au coin du feu, avec des bougies allumées pour un moment “cocooning”… Et pourtant l’ennemi invisible n’est pas forcément dehors mais bien chez vous : comme le souligne l’ADEME la pollution intérieure peut être bien supérieure à la pollution extérieure, même en ville !

La pollution intérieure est en réalité liée à de multiples facteurs, pour lesquels il est très facile d’agir. Nous allons vous partager dans cet article différents conseils et astuces, mais la règle numéro 1, on ne répètera jamais assez c’est bien sûr d’aérer son logement (10 minutes par jour, hiver comme été, fenêtres grandes ouvertes et chauffage coupé bien entendu). Certes il fait froid, certes ce n’est pas des plus agréable, mais c’est très vraiment important pour votre santé et celle de vos proches.

Voici un récapitulatif des principaux polluants auxquels on peut être confronté dans son intérieur, et comment les éviter dans la mesure du possible.

1. Les particules fines

Les particules fines font peur, et pour cause : elles sont à l’origine de nombreux soucis respiratoires, allant de l’asthme jusqu’au cancer du poumon. Elles sont ainsi responsables de 48 000 décès prématurés chaque année en France, notamment liées à des cancers du poumons. La première image qui nous vient à l’esprit lorsqu’on évoque les particules fines est celle d’une voiture diesel. Certes, les voitures ne sont pas exemptes de responsabilité, mais les feux de cheminée le sont également, notamment ceux réalisés dans des  cheminées ou des poêles anciens, mal réglés ou mal entretenus, ou par l’utilisation d’un bois trop humide ou de mauvaise qualité.

Ainsi, près d’un tiers des particules fines émises en Île de France proviennent des feux de bois réalisés par les particuliers : cela équivaut aux émissions liées à la circulation automobile ! Avoir une cheminée mal réglée ou utiliser du bois inapproprié revient à respirer des gaz d’échappement d’une voiture diesel ou à fumer cigarette sur cigarette dans son salon !
Peu de gens sont conscients de ce danger, car le feu de bois bénéficie d’une image d’un mode de chauffage sain et écologique, et confèrent un aspect convivial à une habitation.


Comment les éviter ? 

  • Faire ramoner son installation fréquemment
  • Eviter d’utilise la cheminée ou le poêle avec le foyer ouvert
  • Remplacer les installations anciennes par des cheminées ou poêles à foyer fermé
  • Utiliser du bois sec et de bonne qualité ou des pellets s’il s’agit d’un poêle adapté

 

2. Le monoxyde de carbone

Les chauffages d’appoint avec combustion représentent un danger d’intoxication au monoxyde de carbone en cas de combustion incomplète. Ce gaz inodore et incolore est très dangereux, est est en cause dans plus de 5000 intoxications par an en France chaque année, et de près d’une centaine de décès.

Comment l’éviter ?

  • Ne pas avoir recours à ce type de chauffage et surtout ne pas les faire fonctionner en continu
  • Si vous devez absolument utiliser ce type de dispositif, aérez régulièrement
  • Privilégier la rénovation et l’amélioration de l’isolation thermique de votre maison, afin de diminuer le recours à ce type de chauffage. L’état a récemment annoncé un plan de relance ambitieux autour de la rénovation énergétique et thermique des logements anciens, à travers le dispositif “MaPrimeRenov” mais aussi des éco-prêt à taux zéro pour réaliser des travaux

 

3.  Les fumées et vapeurs de cuisson

Ah, les bons petits plats qui mijotent et qui embaument la maison… Ils peuvent en réalité être parfois une source de pollution intérieure non négligeable, notamment des particules fines ou des COV composés organiques volatiles).
Bien sûr il y a la vapeur d’eau (sans danger mais qui augmente le taux d’humidité dans l’air), mais aussi les fumées de cuissons (notamment celles liées à des graisses animales ou des huiles végétales trop cuites) contiennent des substances particulièrement nocives. De même, les flammes issues d’une combustion incomplète de gaz rejettent des suies (celles qui forment des traces noires sur le fond de vos casseroles). Dans ce cas, il est important de régler votre brûleur si possible pour avoir un meilleur rapport entre l’oxygène et le gaz et atteindre ainsi une combustion complète.

Comment les éviter ?

  • Prévoir une hotte au dessus des plaques de cuisson et la mettre en route dès que vous commencez à cuisiner
  • Eviter de trop cuire les viandes et les huiles de friture
  • Bien régler votre plaque de cuisson au gaz pour avoir un débit adapté
  • Ne pas hésiter à cuisiner avec la VMC allumée et/ou la fenêtre ouverte si le plat que vous préparez dégage beaucoup de fumée

Aérer la cuisine une fois le repas préparé, car les particules fines restent en suspension jusqu’à 8 heures dans l’air

4. Les moisissures : 

L’apparition de moisissures est le signe d’un logement humide ou mal ventilé. Il faut les prendre au sérieux car elles peuvent provoquer des soucis respiratoires, des allergies et de l’asthme.
Les causes de moisissures peuvent être multiples : absence d’aération dans les pièces humides (salle de bain, buanderie, cuisine, etc), VMC défaillante, infiltration d’eau dans les murs, etc. Il s’agit du problème le plus préoccupant car il est lié à la structure même du bâtiment et à son isolation.

Comment les éviter ?

  • Aérer votre maison ou votre appartement tous les jours : même en hiver (c’est surtout en cette saison qu’il fait humide !), même quand il fait froid !
  • Ne pas obstruer les bouches d’aération sur les fenêtres
  • Laisser les VMC fonctionner dans les pièces humides, et les faire contrôler régulièrement. Certes elles consomment un peu d’énergie, mais quelques euros dépensés pour une maison saine ne sont pas cher payé !
  • Privilégier les matériaux de construction qui permettent à la maison de “respirer”. Les maisons en bois sont réputées pour être particulièrement saines à ce niveau, car les murs en bois permettent de réguler naturellement l’humidité dans la maison.  Attention aux rénovations réalisées dans les maisons anciennes : il ne faut pas les rendre trop « hermétiques » car dans ce cas, l’humidité ne peut plus s’évacuer.

 

  1. Les composés organiques volatiles (COV)

Ils sont partout (tissus, meubles, peintures, vernis, moquettes, etc) , invisibles et souvent parfois inodores, le plus souvent dus à l’utilisation de solvants, et ils sont particulièrement nocifs pour la santé. Le plus redoutés d’entre eux est le formaldéhyde, classé cancérigène par l’OMS.
Cependant, face à la montée de l’inquiétude face à ces composés volatiles, de plus en plus de marques s’engagent vers des labels ou un engagement sur la diminution des COV présents dans leurs produits.

Pour les meubles : 

  • Eviter les meubles vernis ou laqués bas de gamme (surtout ceux produits dans des pays avec des normes beaucoup moins contraignantes). Généralement ces meubles dégagent une forte odeur de peinture quand vous les déballez, ce qui n’est jamais bon signe.
  • Laisser vos nouvelles acquisitions « s’aérer » plusieurs jours à l’extérieur avant de les installer chez vous
  • Privilégier les matières naturelles et brutes, quitte à appliquer vous-même un vernis ou une peinture sans COV que vous aurez choisi

Attention à la fausse bonne idée : Les palettes « brutes » récupérées pour faire des meubles “fait maison” sont très en vogue en ce moment mais peuvent être dangereuses pour votre santé ! Elles sont en effet très souvent traitées avec des produits chimiques pour les rendre résistantes aux moisissures et aux insectes. Il n’est pas recommandé de les utiliser pour faire du mobilier, en particulier celles estampillés “MB” : cela veut dire qu’elles ont été traitées au Bromure de méthyl, qui est nocif pour la santé humaine.
Seules les palettes marquées du sigle “HT” (Haute température) vous garantissent qu’elles peuvent être utilisées pour fabriquer des meubles car elles n’ont pas subi de traitement chimique. Évitez aussi l’utilisation de palettes vernies ou peintes car vous ne connaissez pas la composition des produits utilisés. Pour être sûr de faire le bon choix, cette vidéo résume très bien les points importants auxquels prêter attention lorsque vous choisissez une palette.

Pour les tissus :

  • Bien laver les objets en tissu avant de les installer chez vous (coussins, rideaux etc), mais il y a un risque que les COV passent dans et finissent dans la nature…
  • Privilégier la norme Oeko Tex (label allemand qui valide l’absence de substance nocive dans les tissus)

 


Pour les peintures : 

On a tendance a les oublier une fois appliquées sur le mur et que leur odeur s’est estompée, mais les peintures continuent à laisser échapper des COV jusqu’à plusieurs mois après leur pose. Les fabricants ont tendance à remplacer les bases de solvants par des bases aqueuses pour étiqueter leurs peintures comme “écologiques”, mais en réalité cela n’augure pas réellement de la quantité de COV qu’elles contiennent. Ainsi, la marque française Algo fabrique des peintures à base d’algues contenant moins de 0,5 gramme de COV par litre, soit l’un des taux les plus bas du marché. De plus, les peintures Algo sont entièrement fabriquées en France, en Bretagne, limitant ainsi les émissions de CO2 liées à leur transport et leur fabrication. Vous pouvez retrouver toutes leurs nuances sur leur site, et une sélection de couleurs chez Leroy Merlin.

Une autre solution s’offre à vous si vous ne souhaitez pas du tout utiliser de peinture : privilégier les murs en matériaux naturels non traités comme le bois. Chez Homaj par exemple, les murs intérieurs de nos maisons peuvent être réalisés en volige de pin Douglas naturel, qui n’a subi aucun traitement chimique. Ambiance chaleureuse et “cocooning” garantie !

Pour les produits d’entretien : 

  • Privilégier les produits d’entretien naturels ou faits maison : savon noir, savon de Marseille, vinaigre, bicarbonate de soude, etc
  • N’ayez pas la main trop lourde sur les quantités : rien ne sert de vider un demi flacon pour nettoyer votre sol, il n’en sera pas plus propre !
  • Bien aérer après avoir fait le ménage chez vous

 

Pour les bougies et autres “sent-bon” :

  • Eviter d’utiliser des diffuseurs, bombes, sprays désodorisants, bougies senteur, encens,… Ils contiennent pour la plupart des parfums artificiels et des substances peu ragoutantes. Mêmes les huiles essentielles réputées plus naturelles peuvent présenter un risque, notamment pour les femmes enceintes et les enfants
  • Si pour vous il est impensable de ne pas faire brûler de bougies dans votre intérieur, choisissez celles étiquetées avec le label allemand RAL : il vous garantit d’utiliser une bougie qui produit très peu de suie et de fumées noires (privilégier pour cela les bougies à base de cire végétale comme la cire de soja plutôt que la paraffine par exemple, et les mèches 100% coton)

 

Nous espérons que tous ces conseils vous seront utiles au quotidien. Quelques gestes simples et de la vigilance lors de l’équipement de votre maison peuvent être trés bénéfiques pour préserver la santé de vos proches.

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